Chantés par l’instrument

Els Biesemans, sensible et à fleur de touche dans des lieder de Franz Liszt.

Photo : Michael Bührke / pixelio.de

Schubert, la note essentielle, le Lied dans lequel tout un monde se crée après deux accords. – Mendelssohn, la grâce et la limpidité. – Chopin, l’élégance raffinée à son plus haut degré. Trois mondes qui semblent en apparence si éloignés de celui d’un Franz Liszt…

Lorsque le compositeur hongrois s’empare des mélodies de ses collègues, il y a, bien sûr hommage, mais avant tout, les transcriptions de Liszt deviennent des œuvres originales marquées par la forte personnalité du pianiste virtuose.

Els Biesemans nous offre un enregistrement qui revisite avec bonheur ces célèbres transcriptions. Dans ces pages techniquement exigeantes, la pianiste, avec une virtuosité jamais prise en défaut, tend une ligne magnifique enluminée par un art subtil du rubato, lequel ne tombe jamais dans la démesure si souvent de mise. De toute évidence, Els Biesemans connaît en profondeur les poèmes qui servent de trame à ses œuvres. Elle les chante par le truchement de son piano, tout simplement.

Jouant un magnifique instrument d’Aloys Biber contemporain de Liszt, l’artiste déploie un son idéal, enlevant cette couche de clinquant tape-à-l’oreille dont est souvent affublée la musique de Liszt. La profondeur et la rondeur du timbre de ce fortepiano et surtout l’art d’en toucher qu’a Els Biesemans font ressortir le côté parfois intime et la sensibilité toujours à fleur de touche qui se dégagent de ces mélodies.

Des pages pour la plupart ultra-connues à redécouvrir impérativement pour cette lecture magistrale, poétique et lumineuse.

Winterreise. Lieder von Schubert, Mendelssohn und Chopin für das Fortepiano übertragen von Franz Liszt.
Els Biesemans, Fortepiano. genuin GEN 14322

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