Bilan intermédiaire du président

Après deux années à la tête de l’ASEM, Philippe Krüttli tire un premier bilan sur une activité marquée par des sujets très variés et des rencontres chaleureuses au-delà des frontières cantonales et nationales.

Philippe Krüttli, président de l’ASEM depuis 2022 (Photo: ASEM)

Philippe, comment as-tu vécu ces dernières deux années ?

Tout d’abord: Je vis ma tâche de président comme une activité très enrichissante qui m’a ouvert sur des réalités multiples. J’ai visité de nombreuses écoles de musique au cours des derniers mois, j’ai écouté des concerts, participé à des jubilés. Je suis toujours impressionné de voir l’engagement et la créativité énorme des professeur-es et des directions des écoles de musique. Les associations cantonales sont aussi très actives et donnent des impulsions, comme je peux régulièrement le constater aux assemblées des délégué-es. Il faut continuer de soigner le réseau de la formation musicale en Suisse, il est tellement précieux !

Sur un niveau politique, y avait-il des moments ou des projets particulièrement remarquants pour toi ?

Nous avons enregistré de belles réussites, par exemple avec le programme fédéral «Jeunes Talents Musique». En arrivant à l’ASEM, nous avons pu directement nous atteler à sa mise en œuvre et concrétiser ainsi de nombreuses années de travail intense accompli en amont notamment par ma prédécesseure, Christine Bouvard. Le programme «Jeunesse+Musique» continue aussi de se développer. Si l’encouragement général et l’encouragement des talents sont ainsi pris en compte, une grande question demeure concernant l’alinéa 2 de l’article constitutionnel 67a régissant l’encouragement de base, à savoir l’enseignement à l’école publique. Nous poursuivons le travail sur ce sujet avec d’autres associations.

Nous observons beaucoup de réalisations réjouissantes sur le plan politique. Ainsi, plusieurs cantons sont en train d’élaborer des lois sur les écoles de musique. Cela montre qu’il y a une volonté de donner aux écoles de musique un fondement plus solide pour continuer d’améliorer l’égalité des chances, ce qui demeure pour moi une priorité

Ton quotidien a aussi été empreint par des projets – la publication du nouveau profil professionnel de professeur-e de musique, ainsi que le concept numérique.

Exactement. Le travail pour ce profil professionell en partenariat avec plusieurs associations a été très stimulant. Le document final a suscité beaucoup d’intérêt, aussi en Allemagne, en France et en Autriche. Je pense qu’il nous permet de mettre en évidence combien le métier de professeur-e de musique est varié, créatif et exigeant. Il montre aussi comment la compréhension pédagogique a évolué et comment les écoles de musique doivent accompagner les évolutions de la société. Le profil professionnel revêt encore plus d’importance au vu de la pénurie de personnel dans les écoles de musique qui continue de s’aggraver. C’est un sujet qui nous préoccupe beaucoup et pour lequel nous sommes en discussion avec la CHEMS. En ce qui concerne le concept numérique: Nous continuons d’y travailler et nous réjouissons de la première publication qui sera suivie par divers compléments. Il s’agit là aussi d’un projet passionnant, marqué par le développement technique toujours plus rapide, notamment dans le contexte de l’utilisation toujours plus fréquente de l’intelligence artificielle.

Pour les prochaines années, y-aura-t-il des moments forts ?

Oui, absolument ! Je me réjouis particulièrement du 50e anniversaire de l’ASEM en 2025. Le projet radio-bus permettra à des écoles de musique et des élèves de nombreux cantons de se présenter et de montrer ainsi combien l’enseignement de la musique en Suisse est dynamique et diversifié.

Est-ce qu’il te reste du temps pour pratiquer la musique, et ton instrument, le trombone ?

Je suis reconnaissant de trouver encore le temps de faire de la musique. Je pratique mon instrument tôt le matin tous les jours, ce qui me procure un équilibre dont j’ai besoin. Autrement, je continue de diriger des orchestres et des chœurs, y compris l’orchestre des élèves de mon école de musique. La pratique et la transmission de la musique demeurent pour moi une part importante de ma vie.

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