La formation musicale à Bâle-Ville
Bâle-Ville est le plus petit canton de Suisse en superficie. Aussi ne compte-t-il qu’une seule école de musique sur son territoire. Celle-ci se distingue par sa proximité stimulante avec la haute école de musique.
L’école de musique de Bâle a été fondée en 1867. Aujourd’hui, le campus de la fondation de l’Académie de musique de Bâle (Musik-Akademie Basel) réunit l’école de musique et la haute école de musique de Bâle (FHNW).
Pour dirécteur Thomas Waldner, l’intégration, il y a cinq ans, du département de l’école de musique dans la Musik-Akademie a permis de fermer la boucle. Il est en effet né et a grandi à Bâle, et il y a fait ses études: «C’était comme un retour à la maison.» Il apprécie la proximité avec la haute école réputée ainsi que l’environnement urbain créatif. Mais en même temps, l’école de musique souffre d’un handicap structurel qui le préoccupe beaucoup ainsi que son équipe. «Les ressources dont nous disposons ne nous permettent de financier qu’un volume d’enseignement déterminé, ni plus, ni moins. Or l’intérêt est bien supérieur à celui-ci.» Il s’ensuit que pour des instruments appréciés comme le piano, la guitare ou les percussions, la liste d’attente pour obtenir une place à l’école de musique peut durer trois, voire quatre ans. «Lorsqu’un enfant s’enthousiasme pour un instrument mais doit attendre quatre ans, l’étincelle va s’éteindre», soupire-t-il. Les familles aisées peuvent certes opter pour des prestataires privés non subventionnés. Mais Thomas Waldner souligne que cela va à l’encontre de l’égalité des chances: «En tant que directeur du département de l’école de musique, il m’appartient de m’engager pour que le plus grand nombre possible d’enfants et de jeunes puissent avoir un accès équitable.» Les contributions cantonales à la formation musicale sont convenues tous les quatre ans – la nouvelle période de convention de prestations commencera en janvier 2025. Malgré ces défis, l’école de musique de Bâle est fière de l’étendue de son offre. Celle-ci va de la musique ancienne au jazz et au producing/songwriting en passant par le classique, et comprend, en plus de l’encouragement général, un programme de promotion des talents intégrant une filière préprofessionnelle. L’âge des élèves va de 2 à 84 ans. «Une école de musique pour toutes et tous, c’est ce à quoi nous travaillons chaque jour», relève Thomas Waldner.
Jouer comme dans le passé – et composer pour des professionnel-les
Outre l’enseignement individuel, divers projets d’ensembles sont proposés sur les quatre sites de l’école de musique. Dans le domaine du jazz, il s’agit de groupes, de chœurs et de big bands. A l’école de musique de la Schola Cantorum Basiliensis, de jeunes talents issus de toute la Suisse peuvent se familiariser à la musique baroque, élaborer un programme et donner des concerts à Bâle et dans la région dans le cadre du «Jugendbarockorchester». Le cours KOMPOSITION PLUS offre à de futurs compositeurs et compositrices la possibilité d’écrire leur propre musique, qui est ensuite testée avec un ensemble professionnel et présentée lors d’un concert final. Ce cours est une nouvelle offre, «un projet coup de cœur» pour Thomas Waldner: «Désormais, nous pouvons aussi soutenir et encourager les talents dans le domaine de la composition.»
