Dans des univers différents
Guy Raffalli, un interprète particulièrement inspiré, présente des œuvres de Fukushima, Sveinsson et Jolivet.
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Œuvres intenses, sans concession, taillée dans du granit, les trois pièces de Kazuo Fukushima (Requiem, Mei, Shun San) exigent de l’interprète une technique de souffle et de lèvres sans faille, ce que le flûtiste Guy Raffalli maîtrise à la perfection. Souvent sans vibrato mais avec des variations de pression, d’attaques, de couleurs qui ne sont pas sans rappeler parfois le sakuhachi, utilisation ornementale de micro-intervalles, de sons multiphoniques, de doubles-trilles, nous sommes résolument dans une écriture actuelle. Toutefois, Fukushima joue avant tout sur les juxtapositions d’émotions fugaces par lesquelles Guy Raffalli nous entraîne dans un monde de rêve habité de couleurs lumineuses.
Les 21 miniatures de Atli Heimir Sveinsson nous guident dans un univers souvent tournoyant et ludique parfois presque naïf. Chaque morceau qui compose cette suite intitulée 21 tons doit être exécuté en 1 minute ce qui, suivant la padge, fait jouer passablement de doubles-croches à la seconde ! A la fin de chaque pièce, l’on perçoit d’ailleurs, comme en clin d’œil, le claquement caractéristique d’une pendule d’échecs. 21 petits tableaux d’une exposition, qui nous font voir un monde de rapidité, rompant totalement avec l’univers zen des pièces de Fukushima.
Seules pièces « du répertoire », les merveilleuses Incantations d’André Jolivet trouvent en Guy Raffalli un interprète qualifié et particulièrement inspiré. Cette musique, composée il y a presque 80 ans, reste aujourd’hui tout à fait moderne. Encore faut-il s’entendre sur ce mot ! D’une beauté insaisissable, les incantations ont été écrites avec une liberté intellectuelle totale face aux canons de l’écriture. On y perçoit bien, parfois, des successions de 12 sons qui pourraient faire penser à l’école viennoise. Mais ce serait enfermer un compositeur farouchement indépendant, car, à peine une série dessinée, on part très vite vers des couleurs orientales sans qu’il y ait disparité. Les 5 mouvements nous mènent sur des chemins de liberté qui ont gardé toute leur fraîcheur.
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- Kazuo Fukushima
- Requiem
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- Kazuo Fukushima
- Mei
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- Atli Heimir Sveinsson
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La salle Métropole de Lausanne va devoir fermer ses portes pendant au moins quinze mois dès juillet 2014. En cause: les travaux de rénovation de la tour Bel-Air, où elle est située.
Dès l’été 2014 et jusqu’en octobre 2015, les usagers de la salle Métropole de Lausanne vont devoir changer leurs habitudes, notamment les spectateurs de l’Orchestre de chambre de Lausanne (OCL) et du Sinfonietta. La salle historique va devoir fermer en raison de travaux de rénovation de la tour Bel-Air qui l’abrite.
L’OCL va ainsi faire toute sa saison 2014-2015 dans les murs de l’Opéra de Lausanne. Juste retour des choses, puisque l’art lyrique avait trouvé refuge à la salle Métropole lors de son exil de cinq ans, pendant la construction du nouvel opéra. Le Sinfonietta ira, lui, donner ses concerts à la salle Paderewski, à Beaulieu ou encore à la Cathédrale de Lausanne. Le Metropop, festival de musiques actuelles, devra lui aussi se trouver un lieu d’accueil provisoire.